Fierté et innovation, le Forum BIG 2023 réinvente l’avenir

Le Forum BIG 2023, organisé par Bpifrance, s’est tenu le jeudi 5 octobre à l’Accor Arena de Paris. Cet événement incontournable pour les acteurs économiques français a abordé le thème de la « Fierté » lors de sa 9e édition. En tant que plus grand rassemblement business d’Europe, ce forum a réuni des entreprises de France, d’Europe et du monde entier, avec pour objectif de renforcer les réseaux d’affaires, de promouvoir les investissements et de célébrer la jeunesse.

« Vous incarnez cette fierté qu’est la nôtre de trouver les solutions de demain. On peut inventer un futur possible avec ces solutions ! », E. Macron, Président de la République française.

Une journée immersive, marquée par des rencontres, discussions et réflexions inspirantes pour l’équipe d’EMERGING Valley, présente à cet événement, permettant de renouer avec ses partenaires, dont Bpifrance, partenaire historique du sommet. Ces échanges sont d’autant plus significatifs à l’approche de la septième édition d’EMERGING Valley, qui se tiendra le 28 novembre prochain, au cœur de l’innovant domaine de theCamp, à Aix-Marseille-Provence.

BIG 2023, en tant qu’événement d’envergure, a offert l’opportunité d’assister à des sessions approfondies, d’établir des liens avec des partenaires stratégiques et de forger des relations solides dans le domaine de l’entrepreneuriat innovant. De plus, ce forum a particulièrement mis en évidence, à travers un espace dédié, l’effervescence de l’écosystème africain de l’entrepreneuriat. Il a également mis en avant les acteurs majeurs qui jouent un rôle central dans la croissance de ce secteur en pleine expansion. 

Les Clés de la Croissance des Écosystèmes Tech Africains

En marge de ses rencontres, l’équipe EMERGING Valley a eu la chance d’assister au panel  “Croissance des écosystèmes tech africains : quels sont leurs facteurs clés de succès ? ”, avec Mouhamadou Bamba MBENGUE, Co-founder & COO d’Assuraf et Anta NDIAYE, Principal de SAWARI VENTURE.

De 2020 à 2022, les investissements dans le secteur technologique en Afrique ont triplé, atteignant la somme de 4,8 milliards de dollars ! Cette réussite est en grande partie due aux efforts déployés pour structurer et développer les écosystèmes locaux, grâce à des initiatives tant du secteur privé que public. Parmi ceux-ci, SAWARI VENTURE, un fonds d’investissement panafricain basé en Égypte, se distingue par son engagement en faveur de l’innovation technologique. Les synergies entre le secteur public et privé favorisent la création d’un environnement propice au développement des entreprises.

Selon les intervenants, un élément clé de la réussite d’un écosystème est ainsi la création de parcs technologiques numériques, qui sont des pépinières pour les jeunes entreprises innovantes. Ces parcs fournissent un soutien essentiel, du financement initial à l’accompagnement des startups dans leur phase de démarrage. Ils jouent également un rôle crucial en tant qu’ambassadeurs des startups et de la réussite de l’écosystème entrepreneurial. 

Par exemple, la qualité des entrepreneurs et du système éducatif sénégalais est un atout majeur pour cette région. La compréhension du marché local est essentielle pour résoudre des problèmes locaux, et les stratégies d’accompagnement sous différents régimes contribuent à renforcer le secteur. Il existe une forte volonté de collaborer avec des talents et des entreprises sénégalaises, ainsi qu’avec d’autres acteurs africains, pour étendre leur influence en Côte d’Ivoire, en Tunisie, au Togo et au-delà. Cette interaction avec des investisseurs potentiels reflète un réel besoin de croissance et d’expansion territoriale.

Zoom sur la révolution Fintech en Afrique

L’équipe EMERGING Valley a également pu suivre la conférence sur “L’Afrique : de la révolution du modèle de paiement à la révolution des modèles de crédit”, avec Hassan BOURGI, Directeur général de DJAMO, Mathias LEOPOLDIE, Co-founder & CEO de JULAYA et Jean Louis MENANN-KOUAME, Directeur général d’ORANGE BANK AFRICA.

À la suite de la révolution du paiement mobile, le continent africain se positionne désormais à l’avant-garde de la révolution du crédit numérique. Cette évolution repose sur les modèles d’open banking et de microfinancement, ce qui offre un aperçu fascinant de l’évolution financière de l’Afrique. Le continent a été un pionnier dans l’adoption du paiement mobile, avec des services comme M-Pesa, lancé en 2007 au Kenya qui ont ouvert la voie. Désormais, cette révolution se déplace vers le domaine du crédit numérique. Les entreprises financières africaines explorent de nouvelles possibilités grâce à l’open banking, qui permet le partage sécurisé de données financières entre différentes institutions. Cela facilite l’accès aux informations nécessaires pour évaluer la solvabilité des emprunteurs et élargit l’accès au crédit.

Le microfinancement est un autre élément clé de cette révolution. Il s’agit de fournir de petits prêts aux individus, aux entrepreneurs et aux microentreprises qui étaient auparavant exclus du système financier traditionnel. Les plateformes de microfinancement en Afrique permettent aux emprunteurs de solliciter et d’obtenir des prêts en ligne, souvent sans avoir besoin d’une garantie matérielle. Cela stimule l’entrepreneuriat et contribue à réduire la pauvreté en donnant accès à des capitaux pour des projets économiques.

Dans ce contexte, des entreprises telles que Djamo et Julaya se distinguent en offrant des solutions de mobile money et des portefeuilles électroniques destinés aux consommateurs. Ces sociétés jouent un rôle crucial dans la promotion de l’inclusion financière en touchant des milliers de clients répartis sur plusieurs pays.

  • Djamo, fondée en 2020, a marqué un jalon significatif en devenant la première entreprise ivoirienne à rejoindre l’incubateur Y Combinator de la Silicon Valley. Cette démarche a abouti à une levée de fonds de 14 millions de dollars en novembre 2022. Cette fintech s’attaque au défi de la bancarisation en proposant une application conviviale pour les ivoiriens, facilitant ainsi la démocratisation des transactions financières. Djamo a désormais pour ambition d’étendre son marché à travers l’Afrique.
  • Julaya, de son côté, est une banque digitale créée par Mathias Leopoldie, membre des Young Leaders de la French African Foundation. Lancée en 2018, Julaya a récemment réussi une levée de fonds de 5 millions de dollars en septembre 2022. La plateforme permet aux entreprises d’effectuer des dépôts en espèces dans n’importe quelle agence d’une banque partenaire, tout en facilitant le transfert d’argent vers divers réseaux de mobile money, y compris le paiement de factures et les demandes de financement. Julaya a maintenant pour objectif d’étendre son empreinte en Afrique de l’Ouest francophone.

« Le paiement c’est la première brique. L’étape suivante est le prêt, en fonction des transactions que le client réalise sur la plateforme » Mathias Leopoldie, fondateur, Julaya.

Parmi les intervenants de ce panel, on retrouve Jean Louis Menann-Kouame, qui occupe la fonction de directeur général au sein d’Orange Bank Africa, partageant des perspectives et des initiatives innovantes dans le domaine financier sur le continent. Orange Money, avec sa base solide de 4 millions de clients actifs, a étendu ses activités au-delà de la simple gestion d’argent électronique. En effet, l’entreprise a pris l’initiative d’inclure des services de crédit et d’épargne dans son offre. Cette expansion stratégique, qui inclut l’entrée sur de nouveaux marchés tels que la Côte d’Ivoire et prochainement le Sénégal, souligne l’importance cruciale de l’accessibilité financière pour le développement économique. 

« Je vous l’annonce en exclusivité : Hier, la BCAO nous a donné le feu vert pour ouvrir nos activités au Sénégal » Jean-Louis Menann-Kouame, Directeur général, Orange Bank Africa.

L’éducation financière est un élément clé de ce développement, permettant aux populations d’accéder à des crédits et de les rembourser de manière responsable. La révolution digitale facilite la vie quotidienne, comme le montre l’exemple de Julaya qui envisage le crédit sur le lieu de vente pour répondre à des besoins variés, y compris le paiement des impôts et l’immobilier social.

L’Afrique est ainsi en train de devenir un laboratoire dynamique pour les innovations en matière de services financiers. La combinaison de l’open banking et du microfinancement offre de nouvelles perspectives pour la croissance économique et l’inclusion financière sur le continent. Cela démontre la capacité de l’Afrique à adopter des solutions innovantes pour répondre à ses besoins uniques et à se positionner en tant que chef de file dans le domaine du crédit numérique.

Quelle position occupe l’entrepreneuriat dans le contexte du changement climatique ? 

Enfin, BIG23 a été l’occasion pour observer “les enjeux et opportunités de la stratégie industrielle bas-carbone au Maghreb”, avec la participation d’Otham El YAALAOUI, VP Business Development d’INNOVX, Fatmi SQUALLI, Directeur Financement d’Attijariwafa Bank et Bassem SANIJE, Chercheur associé à l’iReMMO.

Face à l’augmentation des températures et à l’importante contrainte hydrique, la décarbonation industrielle en Afrique du Nord est devenue une priorité grandissante faisant l’unanimité parmi les panélistes. Dans le but d’atténuer les effets des bouleversements climatiques, les chaînes industrielles régionales adoptent des stratégies axées sur la réduction des émissions de carbone grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables, la gestion des eaux usées et l’intégration de technologies visant à optimiser l’utilisation des ressources. Le secteur de l’industrie bas carbone en Afrique du Nord présente un grand potentiel. Avec 10% du PIB de la chaîne manufacturière mondiale, la région est en train de devenir un leader en énergie solaire. Cependant, elle doit également relever des défis environnementaux tels que le stress hydrique.

« On finance des projets dès l’early stage, de 20 000€ à 450 000€. Digital Africa c’est le continuum de financement avec les outils Proparco et le Groupe AFD », Stéphane Allou, Digital Africa.

Les institutions financières jouent un rôle crucial dans la dynamique en faveur du développement durable en Afrique du Nord, et Attijariwafa Bank se distingue par sa mobilisation de fonds importants pour soutenir des projets environnementaux de grande envergure. Parmi ces projets, l’énergie renouvelable et la désalinisation de l’eau sont au cœur des préoccupations. Le stress hydrique représente un enjeu majeur dans la région, car les ressources en eau douce sont limitées. Les régions arides d’Afrique du Nord sont particulièrement vulnérables à cette problématique, et c’est pourquoi la mise en œuvre de solutions innovantes est devenue impérative pour surmonter ce défi.

Les investissements dans des projets d’énergie renouvelable, tels que l’éolien et le solaire, permettent de réduire la dépendance aux sources d’énergie fossile tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique. Ces initiatives offrent des avantages à long terme en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en créant des sources d’énergie plus durables.

La désalinisation de l’eau est une autre facette essentielle de la stratégie visant à surmonter le stress hydrique. En produisant de l’eau douce à partir de l’eau de mer, cette technologie permet de garantir un approvisionnement en eau plus fiable dans les zones touchées par la pénurie d’eau. Cela favorise non seulement la sécurité de l’approvisionnement en eau pour les communautés locales, mais contribue également à soutenir l’agriculture et l’industrie.

Par conséquent, l’engagement d’institutions financières comme Attijariwafa Bank dans des projets environnementaux est un pas significatif vers un avenir plus durable pour l’Afrique du Nord. Ces efforts visent à répondre aux besoins immédiats en eau et en énergie tout en créant des conditions propices à un développement économique à long terme qui soit respectueux de l’environnement.

« Se positionner de manière proactive sur la décarbonation, c’est notre rôle en tant que banque citoyenne » Fatmi SQUALLI, Directeur Financement, Attijariwafa Bank.

La collaboration entre les entreprises françaises et les acteurs locaux est ainsi cruciale pour relever les défis liés à la décarbonation de l’économie. Les secteurs tels que l’automobile, les transports et la construction représentent d’énormes opportunités pour des partenariats fructueux.

Le Forum Big 2023 a mis en lumière l’incroyable dynamisme de l’écosystème africain de l’entrepreneuriat innovant. Entreprises, gouvernements et institutions financières se mobilisent de concert pour créer des solutions innovantes qui apportent des réponses locales tout en stimulant la croissance économique. La coopération entre acteurs locaux et internationaux se présente ainsi comme la clé de voûte pour ériger un futur plein de promesses, à la fois en Afrique et au-delà.

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