Sous les voûtes en pierre du Palais du Pharo qui dominent la rade de Marseille, la deuxième édition du Forum ANCRAGES a réuni un millier d’acteurs publics, privés et associatifs décidés à écrire un récit commun entre la France et les diasporas africaines.
L’équipe EMERGING Valley, venue en observatrice, a saisi l’occasion pour renouer avec ses partenaires clés : Bpifrance, Expertise France, le Groupe AFD, l’Institut français, sans oublier les créateurs de contenu et entrepreneurs qui font vivre la passerelle euro-africaine au quotidien.
UN ATELIER POUR DÉCRYPTER LA CHAÎNE DE FINANCEMENT DES DIASPORAS
Parmi les temps forts, la session animée par le Groupe AFD – « Quels financements pour les entrepreneurs des diasporas ? » – a livré un panorama inédit des dispositifs disponibles, en réunissant trois voix clefs de l’écosystème d’innovation :
Séverine Peters-Desteract, directrice du département Économie Durable et Inclusive (EDI) d’Expertise France, cheffe d’orchestre de projets qui lient appui au secteur privé, climat des affaires et innovation inclusives a rappelé la nécessité d’un accompagnement « de l’idée au marché »
Stéphane Kablan Allou, Chief Financial Officer de Digital Africa, bras financier early-stage du groupe AFD, a enchaîné en décrivant Fuzé, véhicule d’investissement en pré-amorçage capable d’injecter jusqu’à 100 000 € dans une trentaine de jeunes pousses chaque année, tout en leur offrant un mentorat rapproché. Pour celles qui franchissent le cap de la première levée, le Bridge Fund assure une ligne de trésorerie d’urgence et évite le fameux trou d’air entre deux tours;
Enfin, Franck Araujo, directeur de l’Accélérateur M, incubateur marseillais partenaire historique d’EMERGING Valley montré que Marseille n’était plus seulement un port d’embarquement vers l’Afrique, mais aussi une piste d’atterrissage stratégique notamment grâce au programme Soft-Landing Provence Africa Connect. Ce programme, co-construit avec Marseille Innovation et soutenu par la Métropole Aix-Marseille-Provence, accompagne chaque année une douzaine de startups africaines dans leur installation, leur mise en conformité et l’accès aux marchés européens.
Face à une salle comble d’entrepreneurs binationaux, les intervenants ont dressé le même constat : le vrai défi n’est plus l’idée, mais la continuité du financement entre l’amorçage et la phase scale-up.
UN ÉCHO DIRECT À L’ADN D’EMERGING VALLEY – MARSEILLE, LABORATOIRE D’UNE DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE RENOUVELÉE
Ces échanges font écho au positionnement historique d’EMERGING Valley : créer un continuum entre financement, mise en réseau et déploiement commercial. Depuis 2017, le sommet provençal offre, grâce au même programme Soft-Landing, une rampe d’accès aux clusters santé, climat ou numérique d’Europe du Sud pour les entrepreneurs africains.
Ce brassage n’est pas anodin. Comme l’a souligné Séverine Peters-Desteract en conclusion de l’atelier, « les diasporas sont des investisseurs patients ; elles réconcilient impact local et ouverture internationale ». Derrière cette formule se dessine une nouvelle géographie de l’innovation : d’Abidjan à Tunis, les startups s’appuient sur les hubs européens pour sécuriser licornes et brevets, tandis que les opérateurs français – Expertise France, Digital Africa, Proparco – importent l’agilité et la créativité du continent.
Bilan et perspectives
Pour EMERGING Valley, cette journée a confirmé trois tendances : l’urgence de rendre lisible l’offre de financement, la centralité de Marseille comme plateforme euro-africaine, et la montée en puissance d’une coopération qui place l’inclusion au même rang que la performance.
Prochain rendez-vous : le sommet EMERGING Valley, les 25 et 26 novembre prochains, où seront présentées les prochaines cohortes de Soft-Landing. D’ici là, les ponts dressés au Palais du Pharo continueront de relier les deux continents, startups après startups, initiative après initiative !