3 QUESTIONS À ELODIE DOUSSA – BPI FRANCE

Pourquoi soutenir EMERGING Valley, Online Edition ?

Bpifrance a toujours été très présent dans le secteur de l’innovation en France et en Afrique. Par ailleurs, l’un de nos objectifs est de créer des ponts entre les écosystèmes, français, européens et africains, notamment au travers de notre dispositif de fonds de fonds dédiés au continent africain (Averroès) mais aussi de notre plateforme digitale de mise en relation entre sociétés, investisseurs et structure d’accompagnement, EuroQuity, qui offre une superbe vitrine aux entrepreneurs français et africains. De ce fait, soutenir EMERGING Valley était une évidence pour nous.

Bpi France accompagne les acteurs clés de l’investissement en Afrique, comme par exemple la Caisse Centrale de Garanties du Maroc et Smart Capital en Tunisie. Quel est l’état des lieux que vous dressez de l’investissement privé en Afrique aujourd’hui ?

Le secteur privé et l’investissement privé joue un rôle clé dans le développement des économies africaines. En effet, l’arrivée massive de toute une nouvelle génération sur le marché du travail constitue, comme tout le monde sait, une véritable bombe à retardement pour tous les pays africains, dont les moyens financiers déjà souvent restreints, ont par ailleurs été davantage mis à mal par les conséquences économiques de la crise du Covid-19. Dans un tel contexte, le secteur privé joue un rôle déterminant en permettant de créer des emplois qui seront pourvoyeurs de réduction de la pauvreté, d’inclusion sociale et financière. De même, le développement de l’investissement privé est, et continuera d’être crucial sur ce continent, où de nombreuses start-ups et PME rencontrent d’immenses difficultés à accéder à du financement bancaire, avec un déficit estimé à plus de $300 milliards par l’IFC. Par ailleurs, l’investissement privé, et notamment le capital investissement permet, au-delà d’un aspect purement financier, d’apporter également aux entrepreneurs africains un accompagnement d’experts afin de hisser leurs entreprises aux meilleurs standards et leur permettre de partir à la conquête de nouveaux marchés, afin de devenir des champions locaux, régionaux voir internationaux et de faire rayonner ainsi le savoir-faire et la formidable capacité d’innovation africaine.

Bpi France a lancé en fin d’année dernière, un nouveau fonds de fonds, Averroes Africa. Quelles sont les particularités de ce fonds et quel est votre public cible ?

Peut-être un petit mot en préambule sur la genèse du dispositif Averroès. Bpifrance a joué un rôle structurant dans le développement de l’écosystème français du capital investissement. 

Au début des années 2000, nous avons souhaité étendre cette action à l’Afrique du Nord où nous avions développé des relations avec plusieurs équipes de gestion pionnières, comme AfricInvest, dans l’idée de créer des ponts entre les écosystèmes français et africains. Nous avons ainsi structuré en 2003 notre premier fonds de fonds dédié à l’Afrique du Nord – Averroès Finance – en partenariat avec Proparco et avec la contribution notamment de la Banque européenne d’investissement. Le dispositif a depuis évolué pour couvrir progressivement l’ensemble du continent africain et une plus grande diversité de fonds et d’entreprises, mais les objectifs sont restés les mêmes : cibler un niveau de performance financière satisfaisant pour Bpifrance et ses souscripteurs, tout en favorisant l’impact environnemental et social des investissements, et contribuer de façon concrète au rapprochement des écosystèmes d’affaires français et africains.

Forts du succès du dispositif, qui a permis de drainer près de 1,2 Md€ dans les PME, ETI et startups africaines depuis son lancement en 2003 et de faire émerger des initiatives comme le Fonds Franco-Africain, nous avons lancé fin 2020 un 4ème fonds de fonds, Averroès Africa, en partenariat avec Proparco. D’une taille cible de 100 M€, Averroès Africa investira dans 10 à 12 fonds de capital investissement africain (capital risque, développement et transmission) pour constituer un portefeuille de 100 à 150 PME, ETI et startups africaines en croissance, réparties sur l’ensemble du continent et dans tous les secteurs moteurs de la croissance des économies africaines, tels que les biens de consommation, l’industrie, le transport, la santé, l’agribusiness ou encore les services financiers.

Au-delà de l’apport financier de Bpifrance et de Proparco qui nous a permis d’annoncer un premier closing à 55 M€ en octobre 2020, Averroès Africa est ouvert à des souscripteurs tiers français et étrangers, qu’ils soient des institutionnels ou des corporates. En effet, nous souhaitons leur permettre d’enrichir leur connaissance des différents écosystèmes africains grâce à notre expertise acquise depuis près de 20 ans sur le marché du capital investissement africain, mais aussi d’accéder à notre vaste réseau d’entreprises africaines en croissance, au service de leur développement en Afrique et toujours dans ce but de contribuer à créer davantage de ponts entre la France et le continent africain.

Retrouvez la keynote de présentation du PASS Africa avec Pedro Novo, Directeur en charge de l’Export · ‎Bpifrance

 

Partager

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email
Print