AfricaLink : l’avenir se joue aujourd’hui en Afrique !

Interview de Yves Delafon, Président d’AfricaLink et administrateur du groupe BCI (Banque pour le Commerce et l’Industrie)

AfricaLink est une communauté d’entrepreneurs et de PME d’Europe, de Méditerranée et d’Afrique soutenue par la CCIMP et la Métropole Aix-Marseille Provence, dont la genèse est basée sur un constat simple : l’avenir du monde se joue aujourd’hui pour partie en Afrique.

La création d’AfricaLink est donc la suite logique de la prise de conscience de trois convictions majeures ; tout d’abord, l’Afrique est l’un des prochains moteurs de la croissance mondiale ; ensuite, si nous, européens, avons un passé souvent partagé avec l’Afrique, nous avons, à l’évidence, un avenir qui est commun ; et enfin, l’entrepreneur et la PME sont au cœur du développement, et plus particulièrement de la pérennité de l’émergence.

Partout où l’on parle d’Afrique et de France (en Europe) AfricaLink est présent. En 2018, le club d’entrepreneurs a participé à 18 évènements et missions à l’étranger, ainsi qu’à 16 manifestations sur le territoire national.

Première assemblée générale : AfricaLink a été lancée le 26 juin 2017

La communauté des entrepreneurs et PME d’Europe, de Méditerranée et d’Afrique

La création et le renouvellement d’un tissu de PME varié et solide est un enjeu pour la compétitivité des territoires car ce sont elles qui en constituent la richesse, qui créent de l’emploi. En effet, dans les pays développés, et cela devra être similaire en Afrique, 50% du PIB est constitué par les TPE/PME qui créent 70% de l’emploi. AfricaLink veut contribuer à ce que le tissu de TPE et PME se développe, se diffuse et se répartisse sur le territoire. Les sociétés actuelles assistent, depuis 5 à 10 ans, à la naissance de nouveaux types d’entrepreneurs africains très souvent dynamiques, résilients, innovants. Ils émergent d’une classe moyenne en pleine croissance ayant un pouvoir d’achat supérieur à la subsistance. Ils ont un rôle primordial pour l’avenir de l’Afrique car la PME a un rôle majeur dans le développement des territoires.

L’objectif est de créer une communauté de confiance, de recommandation, de validation et d’échange entre PME d’Europe et d’Afrique dans l’idée d’aboutir à des partenariats commerciaux, industriels, culturels, sportifs ou encore éducationnels. L’environnement est également primordial pour AfricaLink, qui met un point d’honneur à travailler sur la mixité et les bonnes pratiques et à construire, avec ses partenaires de nouveaux équilibres. Il faut oublier tout ce que l’on sait de l’Afrique pour réapprendre une nouvelle langue, celle du partenariat équilibré et respectueux.

Emerging Valley, fait émerger les grands de demain en créant les complémentarités et les investissements d’aujourd’hui

L’Afrique se tourne vers l’avenir, il faut arrêter avec les schémas passés et mettre en valeur ce qui est dynamique et lié à l’entrepreneuriat, dont le digital qui est majeur en Afrique. Emerging Valley en est un exemple, on y découvre et rencontre des entrepreneurs remarquables et c’est pour cela qu’AfricaLink soutient l’évènement depuis ses débuts en 2017.

Emerging Valley fait venir sur le territoire Marseille-Provence des startups africaines émergentes innovantes. Grâce à ce rendez-vous annuel, des investisseurs ou PME attirés par le potentiel du marché africain et de ses entrepreneurs peuvent créer des relations business et identifier de nouveaux partenaires. C’est également l’occasion de découvrir des porteurs de projets, qui imaginent et/ou développent des solutions dont la France et, plus largement, l’Europe a besoin. Une entreprise africaine peut par exemple implémenter une innovation digitale médicale en Europe. Emerging Valley permet de faire émerger ces entreprises et de les connecter à des partenaires pertinents, donnant ainsi vie à des projets d’avenir. C’est une mise en relation entre des compétences, des entrepreneurs, des énergies africaines avec des entreprises, des financiers, des techniciens français ; l’événement créé les complémentarités.

Dans le cadre du partenariat Emerging Valley – AfricaLink une piste de développement futur serait de créer un collège de Business Angels, d’investisseurs associés à AfricaLink, afin de mettre en place des rencontres avec des startups africaines en devenir dans le but de susciter de nouveaux partenariats. Car on ne peut pas travailler en Afrique sans partenaires, le travail d’identification de partenaires, AfricaLink le fait au niveau du réseau, Emerging Valley le fait au niveau des startups.

L’Afrique n’a pas besoin d’aide mais d’investissements

Deux zones géographiques liées et complémentaires se font face ; d’un côté l’Europe, vieillissante mais avec des compétences, de la rigueur, de l’organisation, des sources de financement ; de l’autre l’Afrique, un immense marché plein d’avenir doté d’entrepreneurs dynamiques et innovants qui connaissent bien le marché et la culture des différents pays.

AfricaLink œuvre également, et c’est l’un des axes forts des prochaines années, à faire changer les mentalités, à faire prendre conscience que l’Afrique a évoluée et qu’elle n’a pas besoin d’aide. Etant donné que l’Europe et l’Afrique ont un avenir commun, un changement de paradigme doit être opéré, il ne faut plus parler d’aides publiques au développement mais d’investissements publics au développement de la France et de l’Europe en faveur de l’Afrique.

C’est en coconstruisant et en mettant en place des passerelles que l’avenir peut se construire. La communauté AfricaLink souhaite influer sur l’évolution des logiciels de la relation de la France en Europe avec l’Afrique. La France peut être initiatrice d’une nouvelle vision de la relation et avoir de nouvelles idées de collaboration, mais l’élan européen est très important et l’Europe doit partager ces valeurs, car c’est un avenir partagé qu’il y a entre l’Afrique et l’Europe.

Marseille-Provence, porte de l’Europe et de l’Afrique

La France, à travers Marseille Provence, peut être un moteur de cet avenir commun, par son histoire, par sa conviction, par son schéma de pensée et par sa politique qui est en train de se mettre en place.

Marseille peut retrouver son rôle de porte historique, de hub entre l’Europe et l’Afrique, mais également devenir une base arrière pour des entreprises canadiennes, américaines, chinoises, japonaises, issues de tout pays du globe et qui souhaitent travailler en Afrique.

Il existe une grande demande au Canada pour s’implanter en Afrique, car là-bas comme partout, les entrepreneurs se sont rendu compte du potentiel du marché africain. AfricaLink revient ainsi d’une mission au Canada dont l’objectif était de renforcer le positionnement de Marseille comme porte d’entrée vers le marché africain et d’inciter les investisseurs à venir dans la région.

L’un des grands projets du club d’entrepreneurs en 2020 est la création d’une maison de l’Afrique à Marseille. Un bâtiment au cœur de Marseille, avec de la restauration, des expositions, des salles de réunions dans lequel pourront être accueillis des consulats, des délégations étrangères, des réceptions réception officielles, tout est encore à imaginer. Un centre de profit et une vitrine qui atteste mais également qui conforte le positionnement de Marseille et de son territoire comme de porte d’entrée vers le marché africain et centre névralgique des relations business avec l’Afrique.

Pour renforcer la création des liens, car tout ne peut pas se passer au siège en France, AfricaLink a créé des communautés AfricaLink en Afrique, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Mauritanie, au Maroc, et prochainement en Tunisie et au Togo. L’objectif étant d’en ouvrir encore d’autres en Afrique mais également en France et en Europe (Italie, Belgique, Allemagne, Espagne…) afin de suivre la construction des différents tissus relationnels de PME locales qui se mettront en place et pour s’associer à la réflexion globale autour des besoins de chaque territoire.

Autre grand projet pour les prochaines années : le trou dans la raquette du financement des PME africaines. Afin de combler la carence en financement des entrepreneurs africains, qui souvent sont confrontés à un manque de capital au moment du développement de leur projet, AfricaLink travaille à la formalisation d’un véhicule soutenu par des gouvernements ou des institutions financières internationales. Il associerait des acteurs financiers, experts-comptables, fonds de pension, PME, associations gouvernementales pour valider des projets qui seraient ensuite financés par le secteur privé, les financements seraient garantis par un fond à mettre en place. Ce manque de financement empêche les PME africaines de se développer, le combler est donc un enjeu important. Car les grands de demain en Afrique ce sont les petits d’aujourd’hui.

Interview de Yves Delafon, Président d’AfricaLink et administrateur du groupe BCI (Banque pour le Commerce et l’Industrie)

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